Face à la haine et à la peur, solidarité et action collective

Vannes, le 19 novembre 2015

Dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 novembre, plusieurs attentats ont ensanglanté les Xe et XIe arrondissements ainsi que les abords du Stade de France à Saint-Denis. Ces attentats, qui ont fait près de 130 morts et plusieurs centaines de blessé-es, sont l’oeuvre de Dach, une organisation politique djihadiste salafiste qui organise la sauvagerie en Irak et en Syrie.

Nous condamnons fermement ces attaques qui visent à fragmenter la société en frappant de manière spectaculaire et violente la population civile. Nous nous associons aux blessé-es et aux proches des victimes. Nous sommes choqué-es et révolté-es mais nous refuserons que cette situation serve à justifier une surenchère sécuritaire.

Suite à ces attentats, le chef de l’État et le gouvernement mettent en effet en oeuvre une mobilisation nationale va-t-en-guerre qui se traduit par une intensification des interventions militaires et par l’instauration de l’état d’urgence, une mesure d’exception conférant notamment aux autorités civiles des pouvoirs de police exceptionnels et permettant de restreindre drastiquement les libertés publiques. Le parlement est saisi d’un projet de Loi visant la prolongation de cet état d’urgence pendant trois mois ; le Président de la République a proposé une réforme constitutionnelle gravant dans le marbre ce dispositif liberticide.

Refusons que le climat actuel entretienne le repli nationaliste et encourage la soumission inconditionnelle à l’autorité en réponse à notre légitime aspiration à la solidarité et résistons au piège de la terreur. SUD Éducation ne taira pas ses revendications sociales au nom d’une «unité nationale» de circonstance. Le mouvement syndical est un instrument de la démocratie et de la lutte pour une société d’égalité et de justice sociale

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Dans le même temps, nous assistons d’ores et déjà à une offensive raciste. Chacun a pu constater le déroulement de la manifestation des nationalistes d’ADSAV à Pontivy. Nous ne comprenons pas, d’ailleurs, comment cette manifestation a pu être autorisée par les autorités.

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Nous nous interrogeons sur les consignes contradictoires émanant des différents représentants de l’État .
A titre d’exemple, l’annulation des cross USEP par les services académiques et la non-opposition des services de la préfecture de maintenir ces sorties ajoutent de la confusion dans le climat actuel.

Notre combat pour la justice sociale est légitime et doit être poursuivi quelles que soient les circonstances. À la haine et à la peur, nous opposerons la solidarité et l’action collective.

Nous ajouterons en conclusion un extrait du communiqué de la LDH

« l’instauration de l’état d’urgence est d’autant plus inquiétant que le président de la République a observé un silence total sur les causes profondes de la situation actuelle, les échecs observés et ne présente qu’une seule alternative : un pouvoir fort ou le terrorisme, sans se préoccuper d’assurer la cohésion sociale et l’égalité des droits.
La LDH exprime son inquiétude face à des projets délibérés sur injonction, dans la précipitation et usant de l’émotion provoquée par les attentats commis.
D’ores et déjà, elle désapprouve la prorogation de l’état d’urgence et souhaite que les pouvoirs publics ne se contentent pas de faire référence au respect de l’État de droit mais qu’ils le respectent effectivement. »

Interview de Me Henri Leclerc de la LDH
Ecoutez après 5’05” les conséquences de l’utilisation de l’état d’urgence
http://ldh-toulon.net/Henri-Leclerc-l-etat-d-urgence-ce.html