Un vrai statut, un vrai salaire pour les AESH : maintenant ! Tou·tes en grève pour les droits des AESH : le 13 juin !

Depuis la loi de 2005, l’inclusion des personnes en situation de handicap a pris du retard. En avril 2023, le Conseil de l’Europe dénonçait une violation des droits des personnes en situation de handicap par l’État français et regrettait l’absence de “politique cohérente et coordonnée en matière de handicap” en France. Alors que l’école devrait être le fer de lance d’une véritable politique d’inclusion, le défenseur des droits dénonçait lui aussi en janvier dernier, une gestion comptable au détriment des besoins des élèves en situation de handicap et au détriment des conditions d’emploi des AESH.

A l’école, les AESH sont le pilier de l’inclusion des enfants handicapés. Pourtant, malgré l’urgence, toutes les réformes participent à détériorer leurs conditions de travail.

L’ensemble de nos organisations syndicales dénonce le mépris à l’égard des personnels AESH. Les AESH se mobilisent massivement pour alerter sur leurs conditions de travail et la précarité imposée par ce manque de reconnaissance professionnelle. Elles affirment également être essentielles et revendiquent aimer leur métier.

Seul le ministre, avec ses objectifs budgétaires, se satisfait du fonctionnement de l’école inclusive. Depuis la mise en place des PIALs, les conditions de travail ne cessent de se dégrader au profit d’un management horaire inadapté aux besoins des élèves.

La mise en place d’une grille indiciaire, obsolète à chaque augmentation du SMIC et la Cédéisation au bout de trois ans, sont loin d’être des réponses suffisantes. 

Le constat reste identique: 

Les temps partiels imposés contraignent toujours les AESH à des salaires souvent inférieurs au seuil de pauvreté. Elles font partie des personnels les plus impactés par la forte inflation de ces derniers mois. Certaines estiment même perdre de l’argent en allant travailler. Certaines expriment ne plus pouvoir manger correctement.

La mutualisation des accompagnements, mise en place avec la création des PIAL, a pour conséquence que chaque AESH accompagne de plus en plus d’élèves avec des besoins différents. Cette gestion comptable épuise les personnels et détériore la mise en place des moyens de compensation adaptés aux besoins de chaque élève.

L’administration insiste sur la nécessité de préserver la flexibilité des personnels. Pourtant la formation des personnels reste largement insuffisante. Nos organisations syndicales revendiquent depuis des années un plan formation initiale et continue de qualité, répondant aux enjeux sociaux – éducatifs des élèves à besoins particuliers.

Face à l’urgence statutaire, le gouvernement n’apporte que des propositions méprisantes pour les personnels les plus précaires.

 Les AESH vont être parmi les premières impactées par le projet de réforme des retraites. La double peine : être une femme et travailler à temps partiel. Une majorité d’entre elles pourront prétendre à une retraite à 67 ans, bien souvent avec une pension correspondant au minimum vieillesse. 

Ces personnels sont concerné-es par l’ensemble des difficultés sociales et la seule réponse de l’administration est d’imposer le double emploi. Les derniers accords entre l’Éducation nationale et les collectivités territoriales démontrent la volonté de faire travailler les AESH sur les temps périscolaires.

Pire encore, lors de la Conférence Nationale du Handicap, le ministre ranime la colère des collègues et annonce un projet de fusion des métiers d’AESH et d’AED. Une fois de plus, cette annonce sortie du chapeau, sans aucune concertation avec les représentants du personnel plonge les collègues dans l’inquiétude. 

Les attaques répétées du Pacte, de la casse du lycée professionnel, de la contractualisation massive des personnels, la fusion des AESH et des AED, les suppressions de postes d’AED : l’ensemble de ces réformes s’inscrivent dans un projet global de casse du service public d’éducation. 

Le manque de statut déstabilise la profession d’AESH. Chaque année nous constatons la démission de professionnelles expérimentées qui ne peuvent continuer à subir une précarité quotidienne. Cela nuit aux conditions d’accompagnement pour les élèves et épuise l’ensemble des personnels éducatifs.

Face à l’inaction politique, nous continuons de revendiquer pour les AESH :

  •  l’abandon des PIAL et des moyens de mutualisation

  • un statut de la fonction publique

  • un salaire décent indexé sur l’inflation 

  • et une formation initiale et continue de qualité

  • la garantie d’un temps complet correspondant à 24h devant élèves