Sauvons le collège de Corlay (22)

 

Le collège de Corlay Pier An dall (22) est menacé de fermeture à la rentrée 2024. Ce petit collège des Côtes d’Armor en milieu rural avec ses 73 élèves est un élément indispensable à la vitalité de la région corlaysienne. La décision du conseil départemental des Côtes d’Armor est une attaque inacceptable contre les services publics en milieu rural. Sud Education 56 soutient  totalement le collectif  “maintien du collège de Corlay pour une ruralité vivante”. Le bras de fer avec le conseil départemental est entamé et le collectif (enseignant·es, parents d’élèves, élu·es, habitant·es, sympathisant·es …) a besoin de soutien (humain, moral et financier).

Pour comprendre la situation le collectif a analysé les idées reçues sur ce collège rural qui ont amené le collège départemental à prendre cette décision. Voici l’éclairage :

idée n°1: il faudrait d’urgence réaliser des millions d’euros de travaux

En fait: les artisans qui se sont déplacé disent que les travaux annoncés par le conseil départemental (couverture, isolation par l’extérieur, fin de l’accessibilité PMA, cuisine) couteraient 4 fois moins que les 5 ou 6 millions annoncés. ET aucune urgence pour aucun travaux: le collège est en excellent état.

idée n°2: ce serait un gouffre énergétique

En fait: le budget « fluides » (c’est-à-dire eau, électricité, gaz, fioul) du collège est stable depuis des années, autour de 29000 euros par an. C’est quasiment le plus petit du département. Et dans les collèges neufs, la sobriété énergétique n’est pas au rendez-vous (par exemple, le collège de Pontrieux, refait en 2016, 200 élèves environ, 49 000 euros de budget fluides pour 2023. Plus récent, Jean Racine à Saint Brieuc, livré à la rentrée 2020, 60 000 euros de budget fluides pour 2023).

Il serait par ailleurs aisé et peu couteux d’installer des panneaux solaires sur les toitures du collège de Corlay.

idée n°3: Les enseignants refuseraient de venir travailler à Corlay

En fait: il n’y a que 6 postes de titulaires, généralement partagés avec Saint-Nicolas. 4 sont occupés par des personnels titulaires sur leur poste depuis plusieurs années. Les deux autres étaient occupés par des titulaires l’an dernier encore. La plupart des postes ne sont pas à temps plein et donc pas ouverts à des titulaires, ils sont par nature instables. Et pourtant, sur ces postes les contractuels demandent à revenir année après année, la plus ancienne est là depuis 7 ans. Ce qui est certain, c’est que le collège pâtit, comme l’ensemble des établissements scolaires, du manque d’enseignants dont les médias se font régulièrement l’écho.

idée n°4: les résultats scolaires seraient mauvais

En fait: La moyenne de réussite au brevet sur ces 15 dernières années est supérieure à celle du département (Le collège Pier An Dall a amené à la réussite à l’examen 93% de ses élèves, plus que le collège Le Braz, du centre-ville de Saint-Brieuc). Avec encore près d’un candidat sur 10 qui échoue en 2022 dans les Côtes d’Armor, le brevet ne peut pas être qualifié de formalité. En 2022, les résultats ont été moins bon, l’éducation nationale en prend le prétexte pour dénigrer le collège.

idée n°5: les petits collèges empêcheraient de s’ouvrir au monde

Selon le DASEN (Directeur Académique des Services de l’Education Nationale) des Côtes d’Armor, les élèves de Corlay ne pourraient pas « acquérir les compétences psycho-sociales » nécessaire à une pleine intégration au lycée et dans les études supérieures. Ils auraient peur et s’auto-limiteraient.

En fait: Les élèves de Corlay s’orientent plus souvent en lycée professionnel ou agricole, se réorientent davantage après une seconde générale, font en moyenne moins d’années d’études post-bac. C’est parce qu’ici, au contraire de bien des collèges, ces orientations ne sont pas dénigrées. Nous pensons que considérer ces parcours comme inférieurs est insultant. Par ailleurs, de très nombreux anciens élèves suivent et ont suivi des parcours scolaires et professionnels variés et considérés socialement comme prestigieux. Que l’éducation nationale utilise des indicateurs d’intégration dans la vie active, d’autonomie financière, d’épanouissement personnel à 5 ou 10 ans de la sortie du collège, et l’on pourra s’entendre sur des chiffres.

idée n°6: On n’aurait pas besoin d’un collège, puisque tous nos enfants iraient déjà dans le privé

En fait: dans les Côtes d’Armor, 34% des collégiens sont dans le privé. A Saint Brieuc, qui compte 4 collèges publics proposant toutes les options et spécialités, c’est 40% des élèves qui sont dans le privé. Pour le secteur de recrutement du collège de Corlay, ce serait 40% également, selon le DASEN. Deux des communes du secteur n’ont pas d’école publique, mais une école privée. L’éducation nationale a supprimé ces 3 dernières années les options latin et allemand, tenté de supprimer le breton à Corlay. Face à cela, il y a la concurrence du collège privé Jean XXIII de Quintin, qui propose toutes les options et sections sportives, et organise son propre ramassage scolaire sur l’intégralité de notre secteur. Nous estimons que nous ne nous en sortons pas si mal avec « seulement » 40% d’élèves dans le privé!

 

Pier An dall signifie Pierre L’aveugle, ne nous laissons pas aveugler par les gestionnaires du conseil départemental des Côtes d’Armor.

Vous pouvez suivre et aider le collectif et retrouver les dernières informations sur les sites et groupes facebook suivants.

https://sauverlecollegedecorlay.fr

https://www.facebook.com/groups/931095408187612/